À l’origine de cette publication : une série de selfies performatifs réalisées pendant le confinement du printemps 2020, à la suite d’un appel de la revue Inter intitulé «S’exposer pour (re)construire» (deux de ces selfies ont été publiés dans le no 136).

Depuis, les images réalisées se sont développées comme par elles-mêmes. Exposées à la lumière, leurs couleurs ont pris feu, brouillant des détails mais révélant des couches de flétrissures et également d’embrasement. L'artiste a eu le goût de poursuivre cette poésie visuelle vivante. Entre les pages de cette publication comme entre les quatre murs de son terrain de jeu, elle a continué de s’amuser, en écho à ces explorations intimes avec ses créations et ses cueillettes.

Comme autant de secrets à dénicher, les fragments poétiques entremêlés à ces pages auscultent un rapport au corps, le sien, portant l’empreinte de ses expériences à se frotter au papier sablé de la vie, mais également délivré, joyeux, ayant laissé sa chambre tout à l’envers avant d’ouvrir la porte et de sortir dans le monde.

Pour cette publication, l’aspect tactile a été exploité au maximum possible : emploi de deux sortes de papier dont l’un est texturé et l’autre translucide afin d’augmenter l’interaction, fini velouté pour la couverture et une impression noire sur la tranche.